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Accueil du site > Tribune Libre > La dictature technocratique

La dictature technocratique

La dictature technocratique actuelle est anti-scientifique, elle est un mode d’exercice du pouvoir par les politiques pour et par l’industrie, qui régule les activités économiques des territoires, en fonction d’objectifs de croissance et financiers planifiés à l’avance.

Au niveau de la biologie, c’est une aberration monumentale. La nature n’obéit pas à des principes de croissance, la nature n’est pas planifiée en fonction d’un objectif, elle est telle qu’elle est, et la vie se développe selon des lois évolutionnistes qui n’ont rien à voir avec les inventions humaines et tous leurs systèmes productifs. Ce que la science même décrit des lois évolutionnistes de la nature n’est qu’approximation théorique, même si quelques mécanismes bien distincts peuvent être décrits et formalisés à échelle locale.

Aussi lors de la pratique agronomique, le système économique a pris le pas sur les considérations biologiques fondamentales et les questions environnementales liées à la pratique agricole. Des informations sont tues, puisque inévitablement, si elles étaient abordées, tout le système se verrait en lui-même questionné et peut-être remis en cause. Et pourtant, il s’agit-là d’une nécessité de remettre en cause le système, et d’investiguer sur les faits.

Si vous ne le faites pas, personne ne le fera à votre place. Quelques personnes téméraires pourront bien faire une partie de ce travail à votre place, mais elles seront vite absorbées par le système lui-même ou leur action sera perdue dans le flot massif et perpétuel de communication propageant l’inertie d’un système qui ne change pas, car les tenants du système ne veulent pas qu’il change !

L’industrie agrochimique, comme d’autres industries - elles sont toutes liées plus ou moins -, n’investigue pas sur les faits, elle cherche à se perpétuer, à consolider ses marchés, à augmenter ses profits, et son modèle entier ne sera jamais remis en cause par ses dirigeants, ni les tenants de l’économie et les politiciens qui les soutiennent ! Les intérêts en jeu sont tellement colossaux, l’industrie et son modèle sont imposés de fait, et le citoyen doit être broyé dans cette gigantesque machine communicative et de propagande fausse et dualiste montant les citoyens les uns contre les autres, mais à l’intérieur d’un débat où les questions de fond ne sont jamais posées !

Le modèle industriel ne se remettra jamais en cause, aussi les questions liées à l‘existence même de la spécificité industrielle sont omises, tues, non seulement par les autorités publiques et politiques, mais également par les organismes de communication scientifiques, la presse et les médias de manière générale.

L’hypothèse du départ est que l’industrie est là et nécessaire et que l’on ne peut s’en passer. Aussi, la polémique doit s’en tenir sur des questions superficielles liées aux activités industrielles. La liberté d’entreprendre implique que l’industrie peut faire ce qu’elle veut à partir du moment où elle crée un marché, où elle crée des emplois, et ce peu importent les effets collatéraux pour l’environnement ou pour l’organisation de la société elle-même.

Bien évidemment il ne s’agit pas de revenir en arrière, à l’âge de pierre ou autre, cet argument renvoyé par les tenants de l’industrie, les mêmes qui se nomment « progressistes », n’est là que pour fausser le débat dans une dialectique d’opposition orwellienne. Le questionnement de l’industrie et sa remise en cause sont dénigrés pour et par de fausses raisons, et sont assimilés à une position extrême qui ne reflète que l’extrémité d’un système dictatorial et technocratique car imposé dans la société, notamment par le pouvoir organisationnel politique et par le pouvoir de la finance.

Car la question n’est pas de se passer de l’industrie, mais de faire éclater la vérité sur ses contradictions au grand jour et de poser un véritable débat citoyen et démocratique.


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24 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 3 septembre 2008 11:54

    Je propose à l’auteur de commencer à ""faire éclater la vérité sur ses contradictions au grand jour et de poser un véritable débat citoyen et démocratique "" en nous faisant part de ce qu’il sait et qui l’a amené à produire ce texte si difficile à lire. 


    • Francis, agnotologue JL 3 septembre 2008 11:55

      Je propose à l’auteur de commencer à ""faire éclater la vérité sur ses contradictions au grand jour et de poser un véritable débat citoyen et démocratique "" en nous faisant part de ce qu’il sait et qui l’a amené à produire ce texte si difficile à lire. Merci d’avance.


      • jondegre jondegre 3 septembre 2008 12:36

        Bonne introduction, mais on reste sur sa faim, manque le corps du sujet, c’est aux commentateurs de fournir ?



        • Cug Cug 3 septembre 2008 12:38

           Et cela dure depuis plus de deux siècles, entrecoupé par les guerres et parfois des révoltes, bienvenu dans le monde réel smiley


          • foufouille foufouille 3 septembre 2008 13:29

            depuis babylone, en passant les dynasties egyptiennes, l’empire romain, la dictature de rome........

            des qu’une societe depasse le stade tribal, elle cree des techocrates


          • Vilain petit canard Vilain petit canard 3 septembre 2008 13:03

            Encore une porte ouverte enfoncée avec une grande vigueur. 


            • Lapa Lapa 3 septembre 2008 14:25

              belle introduction mais manque le liminaire.
              qu’entendez vous par
              "la dictature technocratique est anti-scientifique ?". vous avez deux heures.


              • vincent p 3 septembre 2008 16:59

                Bien évidemment l’homme moderne n’aimerait pas également faire un bon accueil à ce genre d’articles, aussi dérangeant à lire sur les vaines valeurs en cours en matière de vaine croissance ou d’industrie, il est pourtant si simple à comprendre sur le fond que certains ne le saisissent même pas sur la forme...
                 


                • Marc Bruxman 3 septembre 2008 20:01

                  Ca tombe bien en ce moment y’a récéssion ! Un petit avant gout de la décroissance pour ceux qui seraient tentés. 

                  Et par ailleurs, il n’y a pas de rapports entre les technocrates et l’industrie. Le technocrate / bureaucrate / eurocrate ou forme de vie assimilée est nécéssaire dés qu’il y a besoin d’une grosse administration. Administration que l’industrie demande justement de réduire ce qui supprimera les technocrates. 

                  Mais bon il faut bien une façon cryptée d’expliquer la décroissance dont personne ne veut. Et dont ceux qui la veulent ne la veulent que parce qu’ils ne se rendent pas comtpe qu’après quelques années de décroissance il y aura une famine et que le pays dépendra de l’aide alimentaire. 


                  • Jean Lasson 3 septembre 2008 22:16

                    Je voudrais faire une remarque sur le titre de l’article : la dictature technocratique. D’accord pour dictature, mais pas pour technocratique : c’est plus classiquement bureaucratique qui la caractérise. En effet, ce pouvoir ne s’exerce pas au nom d’une technologie, même s’il utilise quelques techniques comme la dénégation et la manipulation via les médias.

                    Au contraire, vous affirmez - justement - dans votre 2e paragraphe, que ce pouvoir méprise la technicité des domaines sur lesquels il intervient. Il s’agit bien d’une bureaucratie qui utilise (abuse de) son pouvoir pour ses intérêts propres et ceux de ses commanditaires.



                    • Tyner 4 septembre 2008 10:26

                      Cela ressemble de loin à une reformulation de l’anticapitalisme sauce décroissance. Votre solution (suggérée en introduction) serait apparemment d’injecter plus de "science" ? Mais pourquoi, alors, cette incantation finale au "débat citoyen" ? Un article sur la nécessaire liberté de la Recherche ne serait-il pas plus constructif ?

                      Autre point, qui me semble à creuser : vous écrivez "La nature n’obéit pas à des principes de croissance". N’est-ce pas un peu vite dit ? Vous n’avez jamais été enceinte, on dirait. Plus sérieusement, cela dépend sans doute de ce que vous nommez croissance dans cette phrase. Pouvez-vous détailler votre position ?
                       


                      • Abolab 5 septembre 2008 11:52

                        Non monsieur. Vous êtes pressé de ranger ce que vous voyez dans telle ou telle catégorie de votre connaissance, vous jugez et comparez en fonction de ce que vous connaissez déjà. Le propos tenu ici-même n’a rien à voir avec l’anti-capitalisme ou la décroissance. Nous ne parlons pas de cela ici, j’espère que cela est clair, sinon je vous invite à relire consciencieusement l’article.

                        D’autre part, il est un amalgame très dangereux qui consiste à mélanger les concepts, et en l’occurence, en cequi concerne la croissance, il faut bien comprendre de quoi il s’agit lorsque l’on emploie ce terme, et ne pas jouer avec les mots ou les significations. La croissance, ce dont parle tous les politiciens, les économistes et les journalistes n’a rien à voir avec la croissance dans son sens biologique.

                        La croissance économique est définie selon le Produit Intérieur Brut d’un pays, il s’agit d’une accumulation et d’une mesure lié à un volume de production.

                        La croissance biologique est, en rapport à un organisme, son développement selon les lois naturelles et symbiotiques qui lie cet organisme à son environnement.

                        Dans la croissance économique, il y a prévision et planification budgétaire, un objectif déterminé et il s’agit d’une croissance cumulative. Dans la croissance biologique, il s’agit non pas d’une accumulation mais d’un développement de l’organisme entier, et qui peut muter et se transformer ou se métamorphoser pendant ce développement.

                        Vous voyez bien qu’il s’agit de deux concepts qualitativement très différents, et que l’on ne peut superposer la croissance économique à la croissance biologique sans une perte de sens profonde et immédiate.

                        Et c’est ce qui se passe dans le monde aujourd’hui. L’agriculture est devenu un mécanisme de croissance, en tant qu’activité économique, c’est-à-dire, un moyen de production de volumes, en ce qui concerne des marchés économiques. Et pourtant, malgré l’abondance qualitative qui est celle de la culture agricole à l’échelle mondiale, des millions de personnes meurent encore aujourd’hui de faim dans le monde. L’agriculture n’est donc pas concernée dans ses fondements par nourrir les habitants de la planète, ce qui serait sa fonction symbiotique, mais sert un système économique idéologique en faveur de divres intérêts nationaux, divisant les populations et les êtres humains entre eux. 

                        C’est ce désastre qui se passe aujourd’hui dans le monde, Monsieur, et ce ne sont pas des abstractions ou des concepts politiques, ce sont des faits que vous pouvez vérifier par vous-même.


                      • Abolab 5 septembre 2008 12:29

                         Pardonnez ce lapsus : malgré l’abondance quantitative et non, qualitative.


                      • Tyner 5 septembre 2008 13:10

                        Mais non je ne suis pas pressé. Mes questions ou critiques ont pour but d’essayer de vous faire éclaircir vos positions : un débat citoyen en somme [vous n’êtes pas contre ?]. 

                        Apparemment, il s’agirait donc d’une vision qui opposerait Industrie à Nature. Bon. Ce n’est certes pas très nouveau. Là où il faudrait expliciter votre pensée, c’est dans les formes frontières (sous-jacentes à votre article). Par exemple :

                        - l’agriculture traditionnelle serait-elle par nature sans croissance ("économique" si vous voulez, mais j’y range personnellement l’acquisition d’une production agricole minimale pour la famille et l’achat de biens de nécessité) ? Avez-vous entendu parlé du micro-crédit ?

                        - Les agriculteurs bio qui penchent du côté de la biodynamie sont-ils vraiment plus "scientifiques" que cette méchante agronomie conventionnelle bouffée par l’industrie ? 

                        Reste que "La nature n’obéit pas à des principes de croissance" est un peu vite dit et que votre vision de la nature me semble un peu... disons... mythifiée. Le concept de croissance appliquée à la "nature" ne se résume absolument à la croissance de l’individu. La dynamique des populations (animales, végétales, fongiques, bactériennes...) ne peut être appréhendée par le seul versant "qualitatif" qui vous est cher, sauf à passer complètement à côté de mécanismes clés. 


                      • Abolab 5 septembre 2008 13:35

                        Monsieur, c’est votre vision de l’industrie qui est mythifiée. Il ne s’agit pas de comparer industrie et nature : ce n’est tout simplement pas comparable !

                        Une catastrophe planétaire éradiquerait très vite toute forme d’activité industrielle si cela se passait. L’homme n’est que très peu de choses dans le cosmos. Ce ne sont pas des théories. Il ne s’agit pas d’idéaliser la nature mais de voir que les prétentions de l’homme sont ridicules quand il entend dominer par la technique cette dernière.

                        Il faut faire avec la nature, car il n’y a pas d’autres choix. Beaucoup de choses sont imposées par la nature : les rythmes biologiques, les rythmes géologiques... etc

                        Prenez simplement les réserves pétrolifères ou autres, l’industrie s’est développée sur le pétrole. Nous avons atteint le Peak, et ce peak n’est pas une théorie, c’est une réalité géologique imposée par la nature. Aussi, il est vain de vouloir comparer les maigres constructions humaines très récentes dans l’histoire de l’humanité, et la contigence matérielle et naturelle de notre environnement. 


                      • Tyner 5 septembre 2008 13:43

                        Je tente de vous poser des questions précises, mais, à tout coup, vous répondez par des généralités. Merci de commencer par répondre, non ? (Vous qui employez le terme "questionnement" à tout bout de phrase...)

                         


                        [PS : En quoi mes critiques sur votre article impliqueraient-elles que j’aie une "vision mythifiée de l’industrie" ? Complètement absurde ! J’essaie de le comprendre votre article, c’est tout ! lol lol ]


                        • Abolab 5 septembre 2008 14:00

                          Monsieur vous me parlez de micro-crédit, ou de "biodynamie", je ne vois pas ce que tout cela vient faire dans la discussion. 


                        • Tyner 5 septembre 2008 14:04

                          Ah bon ? Cela s’appelle tout simplement "injecter du concret"...

                          Pas de réponses, alors ?

                          Dois-je en déduire que votre posture de "questionnement nécessaire" ne tolère que votre réponse-postulat de départ ?


                          Réfléchissez peut-être une minute à ça...




                          • Abolab 5 septembre 2008 14:10

                            Monsieur, merci de réagir à la suite du commentaire, et non à la suite de l’article (deuxième bouton au milieu).

                            Vous dénoncez ce qui vous semble être une méthodologie. Je vous invite donc à expliciter ce que vous pensez être mon postulat et en quoi vous n’êtes pas d’accord, et éventuellement alors amener des éléments concrets qui viendraient le réfuter.


                          • Tyner 5 septembre 2008 15:43

                            Ce n’est pas chose facile que de résumer votre article (!...). En outre, il ne s’agit pas de le "réfuter" (arf), mais de le comprendre. 

                            Il me semble que vous considérez comme évident l’existence de données scientifiques qui prouveraient que l’agronomie conventionnelle fait fausse route. Ce serait le pouvoir politique et industriel qui étoufferait cette vérité dangereuse pour lui. En outre, à plusieurs détours du texte, un modèle (hors-croissance ?) fondé sur des principes naturels (?) semble rallier votre suffrage (découlant sans doute de ces vérités cachées). Vous en appelez finalement à un débat citoyen.


                            - Quelles données scientifiques ? (De simples exemples seraient déjà bien).

                            - Quelles alternatives réalistes s’imposent alors ? Pour quel modèle de société ?

                            - Pourquoi un débat citoyen s’il s’agit avant tout de données scientifiques "cachées" ?


                          • Abolab 5 septembre 2008 18:38

                            Monsieur, qui parle ici de données cachées sinon vous-même. Il y en a bien assez de disponible montrant la pollution de l’agrochimie, du nucléaire ou autres...

                            Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y en ait pas de cachées. L’histoire d’une société comme Monsanto le prouve bien, et effectivement, aucune donnée par exemple, sur les essais ratés d’OGM n’est disponible pour les scientifiques ou organismes indépendants. 

                            En ce qui concerne uniquement l’agriculture, une politique de reboisement local combiné par exemple au BRF, de rotations des cultures, de non-labour, et de réduction surfacique des parcelles utiles, la non-brevetisation des semences, semblent être quelques indications d’une claire alternative au business global des denrées alimentaires promuun organisme comme l’OMC.


                          • Abolab 5 septembre 2008 18:59

                            En outre, l’article parle d’information "tues et omises" pas d’informations cachées. Beaucoup d’informations capitales sont disponibles, mais ne sont pas reprises ou pas de manière intelligente par les médias, ou alors étouffées dans le flot d’information, ou tout simplement pas suffisament comprises par les receveurs d’information.

                            On a beau avoir des informations de qualité et être un journaliste professionnel, si vos lecteurs sont idiots ou abêtis (ce que doit viser sûrement l’industrie télévisuel), votre travail ne portera sans doute pas ses fruits, ou très peu.


                          • Tyner 5 septembre 2008 20:38

                            Et bien voilà ! Un peu de matière ! C’est nettement plus digeste et concret que votre article.



                            On a beau avoir des informations de qualité et être un journaliste professionnel, si vos lecteurs sont idiots ou abêtis (ce que doit viser sûrement l’industrie télévisuel), votre travail ne portera sans doute pas ses fruits, ou très peu.

                            De même si on jargonne à l’excès. 


                            • FuturHebdo FuturHebdo 7 septembre 2008 23:40
                              18/12/2056 : Assurance crapuleuse.
                              	 	 	 	

                              Ce qui se présente comme un des plus importants scandales de ces trente dernières années débute comme un fait divers.

                              	 	 	

                              En 2049, Sophie épouse Pierre, issu d’un milieu modeste (les noms ont été changés), contre l’avis de sa famille (son père est haut fonctionnaire). La famille de Sophie rompt tous liens avec le jeune couple. Eté 50, Pierre décède d’un cancer foudroyant du foie : 6 semaines entre le dépistage et le décès. Sophie accouche trois mois plus tard. La mort de son mari faisant revenir sa famille, cela lui permet d’être hospitalisée d’urgence au Val de Grâce : la fin de sa grossesse nécessite un monitoring permanent... Lire la suite>>>

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