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Accueil du site > Tribune Libre > Goldman Sachs ne danse pas le sirtaki

Goldman Sachs ne danse pas le sirtaki

La Grèce connait une situation que toute l'Europe du sud, dont la France, va connaître sous peu. Pourtant, personne ne parle plus de la Grèce, tout va mieux, nous assure-t-on. Non, la Grèce, symbole de l'Europe païenne et pré-chétienne, ne peut pas sortir de l'Europe, du moins pas avant que le plan prévu ne s'accomplisse.

La Grèce nous avait habitué à l’idée qu’il existait un pays insouciant et prospère, où rien ne pouvait nous empêcher de dormir. Tout le monde partait se faire bronzer en chantant dans ce pays des milliardaires amateurs de cigares, de lunettes noires et de divas américaines. On revenait, émerveillé, des îles grecques pour retourner à notre boulot-dodo quotidien en se promettant d’économiser suffisamment pour pouvoir y retourner boire de l’ouzo sous les tonnelles.

Mais, ce n’était qu’un chant de cigales. Les fourmis allemandes ne dansent pas le sirtaki. Les dépenses publiques vertigineuses, soigneusement encouragées par les vautours de Goldman Sachs, et la fraude fiscale généralisée ont détruit le mirage de la Grèce heureuse.

Le premier ministre Alexis Tsipras, qui avait remporté les élections de 2015 en promettant crânement de s’opposer aux créanciers internationaux, a retourné sa veste. Les Grecs ont souffert, beaucoup souffert, au point de voir leur espérance de vie chuter, et le chômage atteindre près de 30 % de la population.

Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques et financières, ancien ministre socialiste de François Hollande, n’a, lui, pas du tout souffert de la récession. Du haut de ses 24 000 euros mensuels, il a affirmé cette année, très content de lui, que la Grèce allait redevenir un « pays normal de la zone euro ».

Le député Harry Theocharis, ministre des recettes publiques pendant la crise, n’est pas de cet avis : « Nos créanciers ne partent pas. En janvier, une autre série de réductions d'un montant de 1,8 milliard d'euros sera mise en œuvre. Et nous parlons d'objectifs budgétaires pour 2060. J'aurai 90 ans... »

Les financiers internationaux, qui ont dépecés la Grèce, exigent toujours plus de réductions de salaires et de retraites, toujours plus de hausses d’impôts et ces réformes « structurelles » qui annihilent tout espoir de croissance économique. Les Grecs ne peuvent plus se soigner, ils crèvent sur place et n’ont plus la force de danser le sirtaki. On nous martèle que la population aurait retrouvé l’espoir parce que la saison touristique a été exceptionnelle. Que ne ferait-on pas pour nous convaincre que l’Europe est encore solide, que les Grecs ne louchent pas vers la Russie orthodoxe pour sortir de ce piège américain ? Que ne ferait-on pas pour ne jamais mentionner le Grexit ?

La dette de la Grèce s’élève à 320 milliards d’euros, elle ne sera jamais remboursée.


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13 réactions à cet article    


  • rogal 9 octobre 2018 12:19

    Pourquoi les Grecs s’obstinent-ils à rester dans l’U.E. ?


    • V_Parlier V_Parlier 9 octobre 2018 14:45

      @rogal

      Il semble que c’est un problème profond des gauches occidentales (du moins quand elles se constituent en partis formalisés) et aussi de l’électeur lambda trop effrayé par les médias.

      Pour revenir sur la conclusion de l’auteur : Lors de sa campagne (ou juste après avoir été élu) Tsipras s’est moqué de Poutine en l’utilisant comme un lièvre pour faire chanter l’UE. Et bien maintenant qu’il se débrouille, les grecs verront ce que c’est que les gauches européistes, ils seront vaccinés pour 50 ans au moins. Mais qui viendra après...

    • V_Parlier V_Parlier 9 octobre 2018 14:46

      @V_Parlier
      (Il semble que ce SOIT)


    • eau-du-robinet eau-du-robinet 11 octobre 2018 01:31

      Bonjour rogal,

      .
      Vous avez posée la bonne question.
      .
      Les grands médias auront formule votre question de manière suivante :
      Pourquoi les Grecs s’obstinent-ils à rester dans l’Europe ?
      .
      La plupart de gens ne savent pas faire la différence entre Europe (continent) et UE. L’UE est liée par les traitées, le TUE et le TFUE, qui sont des traitées esclavagistes mise en place par l’oligarchie financière.
      .
      Les grands médias s’efforcent de cacher le contenue du TUE et du TFUE au public hors leur rôle serait d’informer les gens.Ils font sans cesse l’amalgame entre UE et Europe ! Les grands médias sont dans la main de l’oligarchie financière ce qui explique pourquoi les gens sont désinforme voire non informé !
      .
      Même en sortent de l’UE par l’article 50 nous resterons tous des européens et continuerons à commercer entre les pays européens.
      .
      Il est urgent de sortir de l’UE et de retrouver notre démocratie et souveraineté deux valeurs que l’oligarchie nos à spolié pour mieux pouvoir nous plumer !
      .
      Une sortie de l’UE n’est pas un repli sur soit comme les grands médias voudrait nous faire croire, c’est le premier pas à faire pour pouvoir faire reconstruire la démocratie par la suite.
      .
      .

    • Paul Leleu 14 octobre 2018 19:48

      @rogal


      les Grecs font parti du lot Britannique dans le partage des conférences de Téhéran (1943) et Moscou (1944)... Dès lors, ils ont été intégrés dans le bloc occidental, dans l’OTAN et dans l’UE, et dans l’Euro. 

      Ils ont été intégrés volontairement dans l’Euro pour en faire une pompe aspirante pour les banques vautours. Imposer des investissements d’infrastructures sur fonds européens à ce petit pays arriéré économiquement, puis organiser la banqueroute (avec complicité des banques). Enfin exiger le remboursement des dettes, pour que les banques se payent une deuxième fois, sur la bête. 

      La Grèce est un petit pays (geopolitiquement) et n’a jamais décidé de son destin depuis 1945. Elle sert de pompe à fric et de base militaire pour l’Occident. 

    • colibri 9 octobre 2018 13:10
      Pourquoi ont-ils emprunté aussi ? 
      fallait pas qu’ils entrent dans l’Europe mais qu’ils restent comme avant : un pays folklorique agréable avec une économie locale , et il n’était pas nécessaire pour les touristes de trop économiser étant donné les prix très bas , et en plus c’était plus dépaysant , les gens étaient habillés différemment avec des coutumes locales et vivaient des maisons traditionnelles :maintenant pratiquement aucune différence avec une autre capitale européenne ;du béton , une uniformité dans les habits et les coutumes ...bref rien d’intéressant comme si la Grèce avait perdue son âme en entrant dans l’Europe .

       l’Europe et les milliards injectés et empruntés ont fait bondir les salaires des fonctionnaires artificiellement , tous les prix sont devenus plus élevés . Tout cela est artificiel :orchestré sur le papier juste pour que l’Etat puissent engranger de l’argent , mais dans la réalité tout un peuple a été forcé de s’adapter brutalement à une nouvelle économie .
      Comment voulez vous que ca fonctionne ? l’humain reste toujours l’humain et pas un robot qu’on peut forcer artificiellement .
      Et si on emprunte on doit rembourser , ou alors vous vous êtes planté vous le reconnaissez et vous restez comme avant sans l’argent .
      Ce n’est pas l’argent qui peut faire démarrer un pays , sinon les pays africains ne seraient pas sous développés avec les milliards d’aides financières et techniques qu’ils ont reçus depuis des décennies.

      • V_Parlier V_Parlier 9 octobre 2018 14:48

        @colibri
        La Grèce est l’un des exemples les plus illustratifs montrant la connivence entre les socio-traitres ventilateurs d’argent facile et les banquiers qui tendent le piège. C’est en effet le futur de la France (et il est déjà trop tard).


      • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 9 octobre 2018 18:47

        Philippe Menut, ex-journaliste à France 2 et France 3, devenu journaliste indépendant, a réalisé un documentaire… Un gros plan à la fois humain et économique sur les causes et les conséquences de la crise grecque, le film donne la parole aux salariés, militants, économistes, médecins, ministres, chômeurs, philosophes… Ils donnent leur éclairage sur la crise vécue de l’intérieur, et témoignent de la résistance et de la solidarité du peuple grec. La Grèce est un laboratoire. Le film ouvre le débat sur l’avenir d’une zone euro en crise, livrée à un capitalisme financiarisé. Un documentaire lanceur d’alerte.


        • zygzornifle zygzornifle 10 octobre 2018 13:14

          La Grèce c’est le laboratoire de l’UE , elle étudie combien on peut mettre dans la gueule d’un peuple avant qu’il en crève définitivement ....


          • Paul Leleu 14 octobre 2018 19:54

            @zygzornifle

            « La Grèce c’est le laboratoire de l’UE , elle étudie combien on peut mettre dans la gueule d’un peuple avant qu’il en crève définitivement .... » 

            D’accord avec la première moitié de votre phrase. Mais le but n’est pas de faire crever les peuples mais de les dépouiller et de les exploiter. Le vrai objectif de l’UE est de transformer la Grèce en pays du tiers-monde. 

            Quant à la capacité de résistance des peuples ? Presque aucune. Ils n’ont aucun levier et aucun horizon. Déjà la résistance (communiste) grecque a été trahie par le partage des Traités de Téhéran (1943) et de Moscou (1944) qui l’ont donné en apanage aux Anglais. Alors que le moment géopolitique était le plus favorable pour une aventure « à la Yougoslave ». Mais aujourd’hui quel horizon pour les grecs ? Devenir un petit pays du tiers-monde, moitié bordel moitié touristique. 

            Quel besoin de sortir de l’UE pour cela ? Le Honduras est indépendant, mais complètement sous tutelle. 

          • lloreen 11 octobre 2018 17:56
            Vous pensez sérieusement que la dette est remboursable ?
            Si le montant de la dette était remboursable- ce qui est une impossibilité comptable- cela signifierait la fin de la monnaie.


            Sans doute ignorez-vous qu’il y a belle lurette -depuis la création de la FED en 1913...- qu’il n’existe plus que la monnaie fiduciaire, autrement dit de la monnaie de singe.

            En 1971, Nixon a mis fin à la parité du dollar avec l’or et donc la seule façon pour ces escrocs de la dette de faire main basse sur les richesses des nations est de disposer des codes à partir desquelles ils activent les codes binaires à partir desquels ils créent la dette et l’usure...en considérant la planète comme leur propriété et tout ceux qui y vivent comme leurs larbins.


            Comme si la masse laborieuse qui crée la richesse pouvait être endettée auprès de bureaucrates improductifs passant leur temps à imprimer de la paperasse et à pourrir le monde.

            La dette n’existe qu’ à cause de la fraude au nom légal et de l’existence de familles puissantes ayant mis le grappin sur la planète grâce à l’invention de leur escroquerie planétaire.
            Il n’y a nul besoin de monnaie dans un système sain et encore moins de larbinat.

            • Paul Leleu 14 octobre 2018 19:56

              @lloreen

              ça s’appelle tout simplement le capitalisme... 

            • Paul Leleu 14 octobre 2018 19:57

              les peuples européens sont en phase historique descendante... ils ne sont pas en position de négocier ni d’obtenir grand chose de leurs maitres financiers... 

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