Le doigt dans l’oeil... de Moscou
Le clash récent entre Trump et Zelensky est analysée ici et là de façon très différente…
Mais quelle est la bonne analyse ?
Bardella, le nouveau chef du RN assurait encore il y a peu : « Trump incarne un vent de liberté sur toutes les démocraties occidentales ». lien
Opinion pas vraiment partagée par grand monde, quand on veut bien se souvenir quels moyens l’intéressé a utilisé pour gagner l’élection, à tel point que Piotr Smolar, correspondant du Monde aux USA, a titré un article : « les mensonges orchestrés de la campagne de Donald Trump ». lien
Des réfugiés haïtiens « mangeurs de chats et de chiens », aux avortements « après naissance », en passant par un attentat en Suède qui n’a jamais eu lieu, un journaliste de Radio France, Fabrice d’Almeida a comptabilisé pas moins de 30 573 mensonges en 4 ans de présidence, soit plus de 20 mensonges par jour.
Le journaliste ajoute : « même les escrocs ou les faux prophètes de l’histoire américaine n’en ont pas fait autant ». lien
Allons du coté de Moscou…
Poutine a une idée fixe, rétablir la grande Russie dans ses frontières anciennes, quitte à annexer ceux qui ont repris leur liberté...et on peut le comprendre, sans pour autant l’accepter, car finalement, c’est la chute du mur qui a tout déclenché…
Mais ce n’est pas suffisant, car il faudrait remonter plus en avant... jusqu’au 28 juin 1919... le fameux traité de Versailles, lequel condamnait l’Allemagne à plonger dans la misère, sans pouvoir en ressortir.
20 milliards de marks, la perte de son minerais, et de sa production agricole, et sa puissance militaire anéantie, provoquant une humiliation qui la poussera à la revanche, et comme l’écrit un internaute dans le site « château de Versailles » : « une nouvelle guerre, que l’on pensait écartée, se prépare ». lien
on connaît la suite...le nazisme, la chute d’Hitler, les millions de morts de 39/45, et le traité de Paris, (signé le 10 février 1947), suivi de la capitulation sans condition de l’Allemagne nazie, signée le 7 mai 1945 à Reims.
Retour à la case départ… avec des réparations financières s’élevant globalement à plus d’un milliard de dollars, la limitation des armées des pays vaincus, la renonciation à l’arme nucléaire, et le respect de leurs minorités, tant en ce qui a trait à la race, la religion, et la liberté d’expression... conditions qu’il serait bon de rappeler à certains aujourd’hui… lien
3 conférences vont se dérouler afin de fixer les nouvelles frontières de tous les pays, l’Allemagne va être partagée en 2, celle de l’Est étant sous domination russe. Lien
Tout ça étant fixé par les accords de Yalta.
Or Poutine rêve de reconstruire l’empire Russe, après la chute de l’URSS, même si le 8 décembre 1991, date à laquelle, La Russie, la Biélorussie, et ...l’Ukraine avaient signé un accord à Minsk, proclamant la fin officielle de l’URSS...et la création de la Communauté d’États indépendants. Lien
d’où l’invasion de l’Ukraine...
Notre petit monde politique a répondu diversement au clash de la Maison Blanche, et l’analyse de l’avocat Juan Branco mérite le détour.
Celle de la patronne de l’extrême droite française, un peu moins : questionnée sur le sujet, elle a réagi à coup de lieux communs, comme l’a fait remarquer Sophie Coignard dans les colonnes du Point, MLP : « n’a vu rien d’extraordinaire , et veut seulement voir ce moment brutal comme un moment de construction », jugeant ce qui s’était passé comme « assez normal » ajoutant : « le chemin de la paix est un chemin difficile ».... lien
Du coté du gouvernement français, une certaine confusion semble régner : alors que Macron assurait qu’une trêve était en vue, après un accord avec l’Angleterre, il était aussitôt démenti par un ministre anglais..(lien) et Bayrou, dans un optimisme béat, veut croire que la France est en mesure de faire face à Poutine, qu’avec l’Europe, nous sommes forts...et que tout va bien.
Au delà de ces gesticulations, il faudrait prendre un peu de recul afin de constater que, finalement, l’aide américaine n’est pas si importante si elle est rapportée à la densité de population, comme on peut le constater sur ce tableau.
Avec seulement 196 € par personne, les USA sont loin, très loin, derrière la grande majorité des pays donateurs... tels le Danemark (1850 €), la Norvège (1520 €), les Pays-Bas (744 €), et même la France avec 263 € par personne.
Quoi qu’il en soit, on peut s’interroger sur la pertinence de la démarche de Zelensky, voire même s’étonner qu’il ait pu espérer un quelconque appui du président américain, vu ce qu’il avait déclaré auparavant : « l’Ukraine n’aurait jamais du commencer la guerre contre la Russie »...égratignant le président Ukrainien le qualifiant de « dictateur » qui avait fait « un boulot épouvantable à la tête de son pays ». lien
Sur ce lien l’échange étonnant entre les 3 belligérants.
Pourtant, il y aurait une autre raison qui expliquerait l’agressivité de Trump vis à vis du président Ukrainien..
En effet, s’il faut en croire Alexis Buisson qui s’exprime dans les colonnes du Point, le ressentiment exprimé par le président américain a une origine peu connue : lors de la campagne de Trump en 2016, ce dernier était convaincu qu’un complot avait été mené contre lui, dans ce qu’il a nommé « le russiagate ».
Un certain 25 juillet le candidat Trump aurait demandé à Zelensky d’ouvrir une enquête sur Hunter Biden, fils de l’ex-président des USA, lequel était membre du conseil d’administration d’une entreprise énergétique ukrainienne entre 2015 et 2019, (lien) afin d’éclabousser Joe Biden... mais Zelensky n’aurait pas donné suite à la demande de Trump...lien
Ce dernier aurait même exercé un chantage si Zelensky refusait : lors d’un appel téléphonique, Trump lui avait laissé entendre qu’il ne verserait pas les près de 400 millions de dollars d’assistance militaire à l’Ukraine si Zelensky ne donnait pas suite à sa requête.
Or un certain Alexander Vindman, un ancien militaire américain ukrainien, écoutait la conversation, et avait tiré la sonnette d’alarme, estimant qu’une telle manœuvre était illégale.
Les démocrates américains avaient sauté sur l’occasion, déclenchant une procédure d’impeachment, mettant Trump en accusation par la chambre des représentants, alors à majorité démocrate... la procédure n’avait pas abouti, car le Sénat, contrôlé alors par les républicains, avait acquitté Trump...
Ceci expliquerait l’agressivité du président américain, (lequel a manifestement la rancune tenace), lors de la rencontre du 28 février dernier, de quoi s’interroger sur la pertinence de la visite du chef d’état ukrainien en se rendant à la Maison Blanche…
comme dit mon vieil ami africain : « si haut est lancée la flèche, c’est sur terre qu’elle retombe ».
le dessin illustrant l’article est de Chaunu
Merci aux internautes pour leur aide efficace
Olivier Cabanel
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