Les girouettes politiques ont pris le pouvoir. Pauvre France !
Jacques Dutronc, dandy chanteur, cool avant l'heure, chantait prémonitoirement :
« Je n'ai pas peur des profiteurs - Ni même des agitateurs -
J'fais confiance aux électeurs - Et j'en profite pour faire mon beurre -
Il y en a qui contestent - Qui revendiquent et qui protestent -
Moi je ne fais qu'un seul geste - Je retourne ma veste,
je retourne ma veste - Toujours du bon côté ».
Ils ont changé : de parti, d'adversaires, d'alliés, de convictions, d'opinions, d'idéologie ; ils se sont contredits, reniés, compromis, ad nauseam. Et ils sont au pouvoir !
Les déclarations des ministres d'Emmanuel Macron, anciens adversaires pendant la campagne électorale des présidentielles de 2017.
Bruno Le Maire.
Juillet 2016.
« On ne peut pas être ministre et être en campagne. Ce n'est pas possible », estime, au micro de RTL, le député de l'Eure et candidat à la primaire de la droite.
Toujours dans cette volonté de surfer sur le thème du renouveau, Bruno Le Maire considère que le pensionnaire de Bercy symbolise la « vieille politique » dans laquelle les hommes politiques font « une chose et son contraire ». « On se présente comme un homme très moderne et, dans le même temps, tout en étant responsable d'un secteur essentiel du pays, on fait campagne pour soi ».
12 juillet 2016, Public Sénat : « attention à cette façon de mélanger, de brouiller les lignes et qu’on va mettre avec soi tous les progressistes ; je trouve que ça ne veut rien dire, c’est de la soupe ! Oui c’est de la soupe. La politique a besoin de clarté ». « Il y a eu des centaines de milliers de chômeurs en plus durant ce quinquennat, c’est bien le ministre Emmanuel Macron qui en est aussi responsable ».
17 novembre 2016, France info : « Je n'ai rien trouvé de très surprenant ou novateur dans les idées d'Emmanuel Macron ».
17 janvier 2017, France inter : « C’est un autre visage du socialisme Emmanuel Macron. Un visage plus avenant, un visage plus ouvert mais c’est toujours le socialisme ».
19 février 2017, Europe 1 : « Emmanuel Macron, c’est l’homme sans projet parce que c’est l’homme sans conviction (...) comme il dit tout est son contraire en fonction de l’auditeur qu’il a en face de lui (...) quel que soit le projet qu’Emmanuel Macron sortira, on sait qu’il pourra être contredit dans la minute qui suit... ».
« Qui est le véritable E. Macron ? Celui qui s'est dit favorable à la législation du cannabis ou celui qui se dit contre ».
« E. Macron a senti que les Français avaient envie de renouvellement politique. Mais ce qui lui fait le + défaut, c'est un programme ».
25 avril 2017, RMC-BFM : « Je ne laisserai pas la droite s'enfoncer dans la bunkerisation qui l'emmène inéluctablement à l'échec ».
« Je vais me battre pour que ma famille politique l'emporte à l'occasion des élections législatives ».
Gérald Darmanin
26 août 2014, tweet : « "Mon ennemi c'est la finance" dit Hollande en campagne. Macron, banquier chez Rothschild, nommé par Hollande Président... »
17 février 2015, tweet : « + 330 députés élus à gauche et Valls la menace avec le 49-3 pour faire passer la loi Macron. Le coup bas permanent... Quel amateurisme ! »
9 juillet 2015, tweet : « La loi Macron définitivement imposée ! »
23 avril 2017, tweet : « Lors du second tour des Présidentielles 2017 je voterai sans état d'âme pour Emmanuel Macron. Demain, il faudra reconstruire la droite ».
Jean-Yves Le Drian
Quand le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, a organisé son premier grand meeting, mardi 12 juillet 2016.
RTL.fr, publié le 14/07/2016.
Interrogé sur le sujet au micro de RTL, Jean-Yves Le Drian ministre de la Défense, s'est livré à une métaphore footballistique pour exprimer sa « position très claire » : « Je fais partie d'une équipe gouvernementale. Et dans une équipe, il y a un entraîneur qui est le chef de l'État. Il donne le cap, la ligne. Il y a un capitaine, c'est Manuel Valls. C'est lui qui dirige l'équipe. Et puis il y a des joueurs qui doivent jouer collectif. Le meilleur joueur, s'il joue tout seul, il ne marque pas. Donc je souhaite qu'Emmanuel Macron soit bien dans le collectif de l'équipe. C'est mon souhait ». « Pas de ménage à trois ».
Dans le cas contraire, un entraîneur peut-il néanmoins se passer de son meilleur joueur ?
À cette question, celui qui est aussi président du conseil régional de Bretagne rétorque : « Quand il y a un meilleur joueur qui n'est plus là, ça n'empêche pas de gagner ».
Pour conclure, Jean-Yves Le Drian ne manque pas de rappeler à Emmanuel Macron qu'il faut que « chacun soit à sa tâche » dans ce gouvernement. « Il y a un président de la République et un premier ministre. Il n'y a pas de ménage à trois. Il y a une chaîne de commandement à deux, je la respecte et elle fonctionne », assure-t-il tout en précisant que « le travail » qui reste à fournir implique que « nous ne sommes pas à la période présidentielle ».
Les parcours sinueux de ces ministres avant l'élection d'Emmanuel Macron.
Bruno Le Maire,
ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin ; ministre de l'agriculture pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy à qui il s'opposera en 2014 pour la présidence de l'UMP ; candidat à la primaire de la droite, il recueille 2,4% moins que Nathalie Kosciusko-Morizet ; participe néanmoins à la campagne de Fillon, jusqu'à ce qu'il l'abandonne dès l'annonce de sa mise en examen.
Ministre de l'économie.
Jean-Yves Le Drian,
ministre des armées durant le quinquennat Hollande ; pousse vainement celui-ci à se représenter le jugeant plus légitime candidat du Parti socialiste qu’Emmanuel Macron ; finalement soutient la candidature de Manuel Valls dans la primaire à gauche ...
Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.
Gérald Darmanin,
adhère à 16 ans au RPR ; directeur de campagne de Xavier Bertrand pour les régionales ; porte-parole de Nicolas Sarkozy dans la campagne pour la présidence de l'UMP en 2014 ; maire de Tourcoing en 2014 ; collaborateur du député européen Jacques Toubon, de Xavier Bertrand, alors secrétaire général de l'UMP ; directeur de cabinet du secrétaire d'État chargé des Français de l'étranger et au ministère des sports, David Douillet ; député en 2012 après l'exclusion de l'UMP du député Christian Vanneste qu'il remplace ; coordinateur de la campagne de Nicolas Sarkozy pendant la primaire 2017…
Ministre des comptes publics.
Annick Girardin,
membre du Parti radical de gauche ; secrétaire d'État chargée du Développement et de la Francophonie en 2014 ; ministre de la Fonction publique durant le quinquennat Hollande.
Ministre des outre-mer.
Mounir Mahjoubi,
adhère au PS à 18 ans ; participe aux campagnes présidentielles d'abord de Ségolène Royal puis de François Hollande.
Secrétaire d'État chargé du Numérique. (a démissionné pour se présenter en vain à la mairie de Paris)
Muriel Pénicaud,
conseillère pour la formation auprès de la ministre du Travail Martine Aubry, de 1991 à 1993 ; pendant le quinquennat Sarkozy, présidente de l'Institut national du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle ; membre du Haut conseil pour le dialogue social, en 2009.
Ministre du Travail.
Élisabeth Borne, conseillère des ministres socialistes de l'Éducation nationale Lionel Jospin et Jack Lang ; 1997, conseillère au ministère de l'Équipement puis à Matignon au sein du cabinet de Lionel Jospin ; directrice de cabinet de Ségolène Royal en avril 2014.
Ministres des Transports.
Marlène Schiappa
Adjointe « apolitique » au maire PS du Mans, elle a fait un bref passage au cabinet de l'ex-ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol en 2016.
Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations.
Amélie de Montchalin,
stagiaire de Valérie Pécress députée UMP ; aux primaires de la droite, a soutenu Alain Juppé.
Secrétaire d’État chargée des Affaires européennes.
Sibeth Ndiaye,
adhère au Parti socialiste en 2002 ; militante de l'UNEF et de la Mutuelle des étudiants, MNEF ; proche des amis de Dominique Strauss-Kahn ; en 2009, secrétaire nationale en charge de la petite enfance au PS ; membre du cabinet d'Arnaud Montebourg.
« J’assume de mentir pour protéger le président de la République » - l’Express – et pour obtenir une place au gouvernement aussi ?
Secrétaire d'état et porte-parole du gouvernement.
Gabriel Attal
CRéPUSCULE
JuanBranco ; Massot éditions, Mars 2019 .
« 2005, Gabriel Attal ultralibéral convaincu, soutient Nicolas Sarkozy.
Adepte des tours de force et des provocations, séduisant Marisol Touraine, Attal se voit dans la foulée autorisé à mettre un pied dans la campagne de Ségolène Royal pour les présidentielles de 2007. Il abandonne brutalement ses discours ultralibéraux. Celui qui s'activait en faveur des idées les plus dures, qui ne cessait de revendiquer un mélange d'opinions ultralibérales et de conservatisme social exacerbé, se mue, à la surprise générale, en un socialiste bon teint.
(...) (2012) voilà celle (Marisol Touraine) que l'on promettait au mieux à un secrétariat d'État propulsée nouvelle ministre des Affaires sociales et de la santé, poids lourd dotée de moyens extraordinaires pour appliquer une politique de gauche tant attendue.
Gabriel Attal, qui ne connaît d'évidence rien à ces questions, n'a pas encore exercé de fonctions professionnelles, ne dispose d'aucune spécialité universitaire, et qui vient d'apprendre qu'il devra redoubler sa dernière année de Sciences Po, se voit proposer d'intégrer le cabinet du plus important ministère, au poste de conseiller à titre plein ».
Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation en charge de la jeunesse.
Emmanuel Macron
2006, adhère au Parti socialiste ; rapporteur général adjoint de la Commission pour la libération de la croissance présidée par Jacques Attali pendant le quinquennat Sarkozy ; pendant le quinquennat Hollande : 2012 – 2014, secrétaire général adjoint de la présidence de la République, chargé du pôle économie et finances ; 26 août 2014 - 30 août 2016, ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique.
« Chaque semaine, ou presque », le ministre de l'Économie (d'un gouvernement socialiste, mais passons), bientôt candidat à l'élection présidentielle, futur chef de l'Etat, dîne chez l'homme le plus riche de France. Chez la quatrième fortune mondiale. »
CE PAYS QUE TU NE CONNAIS PAS, François RUFFIN
Président de la république.
Christophe Castaner, et Richard Ferrand étaient membres peu connus du parti socialiste. C'est à l'occasion de la présentation de la loi Macron en 2015 pour laquelle le premier était le rapporteur à l'Assemblée et le second le rapporteur général, qu'ils se sont rapprochés du ministre de l'Économie. Leur ralliement pourrait ne pas être dû qu'à un intérêt personnel.
Même chose pour Gérard Collomb, éphémère ministre de l'intérieur retourné à Lyon depuis.
Manuel Valls a essayé en vain d’obtenir l’investiture En Marche pour les élections législatives. Le mouvement la lui a refusée, humiliant l’ancien premier ministre chef d’Emmanuel Macron, ministre de l’économie d’alors. En contrepartie, il ne lui a pas été opposé un candidat En Marche. Son élection n’aura tenue qu’à une très faible majorité avec des soupçons de fraude. Aujourd’hui il est conseiller municipal à Barcelone.
Avis sur le candidat avant l'élection, des ralliés à Macron depuis l'élection.
François Bayrou, rallié de dernière minute avant la fin de la campagne.
Le Figaro - Par Marc de Boni
Publié le 7 septembre 2016
Interrogé sur BFM TV, François Bayrou étrille Macron, le candidat des « forces de l'argent ».
« Je suis absolument sceptique sur cette affaire, et quand je dis sceptique, c'est le mot le plus modéré que je puisse choisir. Ça ne marchera pas, parce que les Français vont voir ce que cette démarche signifie, ce qu'il y a derrière tout ça, derrière cet hologramme », croit savoir François Bayrou. « D'ailleurs c'est très simple : posez-vous la question du pourquoi ces heures et ces heures de télévision en direct ? Pourquoi ces couvertures de magazines, pourquoi ces pages et ces pages autours de photographies ou d'histoires assez vides ? », s'interroge-t-il, en référence aux diverses publications estivales concernant Emmanuel Macron et son épouse. « Il y a là une tentative qui a déjà été faite plusieurs fois par plusieurs grands intérêts financiers et autres, qui ne se contentent pas d'avoir le pouvoir économique, mais qui veulent avoir le pouvoir politique », affirme le troisième homme de la présidentielle de 2007.
« Je me suis toujours opposé au mélange des genres entre la décision politique, qui doit être d'ordre civique, et le monde des grands intérêts et celui de l'argent ». Et le fervent catholique de poursuivre : « Il y a la séparation de l'Église et de l'État. Moi je suis pour la séparation de l'État et de l'argent (…) Je ne suis pas pour que le pouvoir de l'argent prenne le pas en politique. Il faut en tenir compte, il faut le savoir, il faut le connaître, il faut favoriser quand on peut l'activité et la création de richesses. Mais il ne faut pas que l'un ait le pas sur l'autre ».
Alain Juppé, rallié pour les élections européennes, depuis cette déclaration.
Dans un entretien au quotidien Les échos paru mercredi 16 novembre 2016, le maire de Bordeaux, candidat à la primaire de la droite, juge que M. Macron « se présente aujourd’hui comme le chevalier blanc totalement nouveau ». Mais pour M. Juppé, « Il faut se méfier des gens qui font le contraire de ce qu’ils disent et disent le contraire de ce qu’ils font ». Il ajoute : « Il ne faut pas être naïf. Voilà avec Emmanuel Macron quelqu’un qui a totalement cautionné la politique économique menée depuis 2012, à commencer par la hausse massive des impôts ».
Jean-Pierre Raffarin, rallié pour les élections européennes, depuis cette déclaration.
Jean-Pierre Raffarin au micro de RTL, 13 juillet 2016 : « Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est un peu ambigu. On ne sait pas très bien s'il est candidat ou pas », s'interroge l'ancien Premier ministre.
Dans l'attente d'avoir plus de précisions sur les ambitions d'Emmanuel Macron, Jean-Pierre Raffarin aimerait surtout voir des résultats concrets de l'action gouvernementale du locataire de Bercy. S'il reconnaît que ce dernier « dit des choses intéressantes », il aimerait surtout « voir ce qu'il fait d'utile » pour la France. « Il est ministre, pas commentateur, observateur ou journaliste. Il est acteur. Normalement, il est en charge de l'industrie ! On a une crise énorme à EDF, Areva et des situations économiques majeures. On attend Macron sur ces dossiers, pas des déclarations sur 2017. On attend des actes, des faits et de la réalité », martèle le sénateur de la Vienne.
Rappelez-vous.
« Emmanuel Macron, c’est l’homme sans projet parce que c’est l’homme sans conviction (...) comme il dit tout est son contraire en fonction de l’auditeur qu’il a en face de lui (...) quel que soit le projet qu’Emmanuel Macron sortira, on sait qu’il pourra être contredit dans la minute qui suit... ».
Bruno Le Maire.
Propos approximatifs ou contradictoires d'Emmanuel Macron candidat puis président.
Sur le diesel et le carburant.
En visite sur le site de l’équipementier Bosch à Onet-le-Château (Aveyron), mercredi 3 août 2016, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, a surpris en révélant son attachement pour le diesel. D’abord hué, celui-ci est parti à la rencontre des 60 salariés spécialisés dans la fabrication des éléments moteurs qui l’ont interpellé sur les positions politiques de ces dames (restriction de la circulation des véhicules au 1er juillet 2016). Il leur a assuré que le moteur diesel « restait bien au cœur de la politique industrielle française et de la mobilité environnementale ».
Aussi, dans son discours, le patron de Bercy n’a pas hésité à rappeler son titre de « ministre » contrairement à « Madame Hidalgo, qui n’est pas ministre de l’Industrie » : « ses décisions ne valent pas pour la France, il ne faut pas faire la chasse au diesel après le scandale des moteurs diesel truqués de Volkswagen » a-t-il ajouté.
Quant au carburant, Emmanuel Macron s’est permis de vanter les performances de la nouvelle génération en estimant que « l’avenir du diesel passe par l’innovation » même si la question des particules reste présente. Le diesel de l’ancienne génération selon lui, reste néanmoins important au vu « des millions de personnes qui l’achètent, celles qui ont le moins de pouvoir d’achat », a-t-il souligné.
Après l'instauration de la taxe sur les carburants.
Le Parisien avec AFP
Le 4 novembre 2018.
« Les mêmes qui râlent sur la hausse du carburant, réclament aussi qu'on lutte contre la pollution de l'air parce que leurs enfants souffrent de maladies », ajoute Emmanuel Macron.
Répertoriés dans les dossiers du Canard enchainé, octobre 2019.
Sur L'Ecole Nationale d'Administration.
En déplacement sur un marché de Clermont Ferrand en janvier 2017, il s'exclamait : « Avant la création de l’ÉNA, c'était le recrutement par copinage, par concours de bonnes manières, parce qu'on avait un parent ou un cousin qui était déjà dans la fonction publique. Moi, je préfère les concours de la République, ils sont méritocratiques. » Belle tirade.
Aujourd'hui il ferme l'ÉNA.
Sur la justice.
Discours qu'il prononce le 4 octobre 2018 devant le Conseil Constitutionnel. Le Président y réaffirme la nécessité de maintenir le « lien » entre l'exécutif et le parquet. « La justice doit être indépendante, hors de tout, sauf à risquer de n'être légitime nulle part », explique Macron, avant d'ajouter : « C'est particulièrement vrai pour le parquet, qui participe à la fois de l'activité judiciaire et de l'action publique (...) Son lien avec le pouvoir exécutif, même assorti de robustes garanties, ne saurait être totalement rompu ».
Quelques mois plus tôt, devant les magistrats de la Cour de cassation réunis pour leur rentrée solennelle, le même avait envoyé dans les cordes le procureur général et le premier président, qui venaient de lui réclamer davantage de garanties d'indépendance pour le parquet : un procureur « doit relever (...) de l'autorité du garde des Sceaux et, donc, être nommé par le garde des Sceaux », avait lancé le chef de l'État, jetant un froid dans l'assistance.
Sur les réfugiés, tout et son contraire.
Les réfugiés sont une force, [ceux] qui quittent leur vie pour des raisons politiques sont des héros ! » Macron en mode abbé Pierre en avril 2016. Ministre de l'Économie rebelle, il sermonne alors publiquement le Premier ministre, Manuel Valls, ce sans-cœur qui répète en boucle : « L'Europe ne peut pas accueillir davantage de réfugiés ». Le 10 janvier 2017, à l'université Humboldt de Berlin, le candidat Macron loue « la lucidité, la force et de courage » d'Angela Merkel, qui a accueilli 890 000 réfugiés en 2015. « La Chancelière a été à la hauteur de nos valeurs communes en accueillant des réfugiés, en les logeant, en les formant. » Bref, l'Allemagne a « sauvé la dignité » de l'Europe.
Macron candidat proclame dans le magazine protestant « Réforme » : « L'immigration ne devrait pas inquiéter la population française (...), elle se révèle une chance d'un point de vue économique, social, culturel. » Un miracle, à la limite de la provocation, dans une France hystérisée par la question des migrants, boucs émissaires à haut rendement électoral.
Au sommet européen de Bruxelles, le 23 juin 1017, Macron continue de faire la leçon à ses homologues - « Nous devons accueillir des réfugiés. C’est notre honneur » -, mais, dans le même temps, à Calais, sa police met à la benne les tentes et les couvertures des indésirables, les empêche d'accéder à des points d'eau...
Le défenseur des droits, Jacques Toubon, dénonce une situation « d'une gravité inédite », et les ONG parviennent à faire condamner l'État pour « traitements inhumains et dégradants ».
- STUPéFIANT -
Le 12 juin 2018, après avoir dénoncé l'« irresponsabilité » de Matteo Salvini qui interdit l'accostage dans la péninsule italienne de l'« Aquarius » en de ses 629 réfugiés, la France refuse à son tour d'accueillir le navire humanitaire, qui erre au sud-ouest de la Sicile.
Quelques semaines plus tard, Macron justifie sa décision : les ONG « font le jeu des passeurs ». Lors d'une conférence aux Nations unies, le 25 septembre, il enterre les « bons sentiments faciles », qui « sont sans lendemain », assurant que cette voie, s'il la suivait, « ferait basculer le pays vers les extrêmes ». C'était donc ça ! Au sommet franco-allemand, organisé à Marseille le 7 septembre, il sermonne sans complexe Merkel : « Nous devons être beaucoup plus efficaces pour renvoyer les migrants économiques ».
Aujourd'hui :
23 septembre 2019, AFP : « La France ne peut pas accueillir tout le monde si elle veut accueillir bien ».
Le président de la République souhaite « reconduire beaucoup plus efficacement les personnes qui n'ont pas vocation à rester sur le territoire parce qu'elles y sont entrées illégalement et qu'elles ont parfois demandé l'asile et qu'elles n'y avaient pas droit ».
« Quelques jours après la parution de son interview dans l'hebdomadaire de droite Valeurs actuelles, Emmanuel Macron avalise la mise en place de quotas d'immigration économique. Ils seront restreints à une catégorie spécifique n'incluant que 33 500 titres de séjour sur près de 250 000 entrées légales par an. Un effet minime, donc, mais symbolique ».
BFM TV, 5 novembre 2019.
Aujourd'hui il veut imposer un délai de carence avant d'appliquer l'aide médicale d'état.
Sur l'écologie.
Après bien des hésitations, le gouvernement a fait voter une loi interdisant toute nouvelle production ou recherche d'hydrocarbures en France à partir de 2040. Mais, d'ici là, les pétroliers peuvent s'en donner à cœur joie. En 2018, Total a obtenu le droit de forer dans un milieu marin fragile au large de la Guyane. En 2019, le transport aérien, maritime, routier et des industries fortement consommatrices perçoivent toujours plus de 11 milliards d'euros de subventions, sous forme de niches fiscales, pour les énergies fossiles qu'ils consomment. Autre déception, le président a repoussé à 2035, au lieu de 2025, sa promesse de ramener la part du nucléaire à 50 % de la production d'électricité. La fermeture des dernières centrales françaises à charbon d'ici à 2022 risque d'être remise en question par l'essor trop lent des énergies renouvelables, du fait des lourdeurs réglementaires et des contestations.
Citation : « Nous sommes confrontés à de telles contradictions entre les grandes déclarations présidentielles (d'Emmanuel Macron) sur les scènes nationale ou internationale et l'état objectif des politiques publiques, qu'il est loisible de parler d'un mensonge systémique (d'Emmanuel Macron) ».
LE MARCHÉ CONTRE L'HUMANITÉ
Dominique Bourg
Philosophe, professeur honoraire de l’Université de Lausanne, Directeur de la revue La pensée écologique, Président du conseil scientifique de la Fondation Zoein.
Zoein est une fondation d’intérêt public créée en 2017, à Genève. La fondation soutient en Suisse et à l’étranger des projets ou des organismes à but non-lucratif, en lien avec la protection de l’enfance, des femmes et de l’environnement.
La valeur de la parole du président.
Professeure de littérature française à l'université de Stanford, chercheuse associée au Cevipof et auteure de « Ce qu'ils disent vraiment : les politiques pris aux mots ? », Cécile Alduy explique : « La manière dont il (Emmanuel Macron) s'exprime correspond à ce qu'il pense que l'on attend de lui. C'est sa façon de se forger une image. »
Manuel Macron le chantre de la probité et de la transparence en politique.
Certaines des affaires louches autour d'Emmanuel Macron, le Monsieur propre de la politique, et de ses proches.
- Le dossier Benalla ;
- Les comptes de campagne (144 000 euros de dons à Macron irréguliers si un ou plusieurs donateurs ont dépassé le plafond légal de 7 500 euros) ;
- Le supposé financement lyonnais de la campagne de Macron (ville et métropole de Lyon, auraient financé irrégulièrement la campagne de Macron par la mise à disposition de locaux) ;
- L'affaire de la soirée de Las Vegas (380 000 euros engagés par un organisme public, Business France, pour financer le déplacement, en 2016, d'Emmanuel Macron, ministre de l'Économie, à Las Vegas pour un salon high-tech) ;
- Richard Ferrand et les mutuelles de Bretagne ;
- Le dossier Alstom ( la vente d'Alstom à General Electric en 2014, objet d'un accord signé par Macron en qualité de ministre de l'Économie, avec un possible « pacte de corruption » au bénéfice de dix cabinets d'avocats, deux banques de conseil, dont Rothschild l'ancien employeur de Macron, deux agences de communication qui ont touché 262 millions d'euros en marge de la vente d'Alstom et qui ont, pour certaines, financé ensuite sa campagne présidentielle ) ;
- Les assistants parlementaires du Modem ;
- Les travaux de l’ex-ministre de la culture, Françoise Nyssen, les ennuis fiscaux de l’ex-ministre des sports, Laura Flessel-Colovic, etc.
Le summum c’est Jean Paul Delevoye haut-commissaire aux retraites, un des préférés du président.
Il est chargé de préparer la réforme des retraites en particulier la suppression des régimes spéciaux dont celui de la SNCF et on s’aperçoit qu’il a oublié de révéler qu’il était membre du conseil d’administration de la Fondation SNCF, chargée d’orchestrer les actions de mécénat.
Il est chargé de préparer la réforme des retraites qui pourrait permettre un jour d’ouvrir le secteur aux assureurs privés et on s’aperçoit qu’il a oublié de déclarer son rôle d’administrateur de l’institut de formation des assureurs IFPASS.
En tout ce sont 13 oublis de mandats divers faits mais en toute bonne foi dira le monsieur : « je ne savais pas qu’ils étaient importants ».
Dans toute la presse écrite, LeNouvelObs, SudOuest, 20minutes, Médiapart on lit : « Dans un article publié lundi 9 septembre, La Lettre A révèle que Jean-Paul Delevoye a choisi de cumuler son salaire de ministre délégué avec ses pensions de retraite du régime général et d'ancien élu local ».
(La Lettre A est une publication numérique quotidienne consacrée aux actualités politique, économique et médiatique en France. Source : Wikipédia)
Haut-commissaire aux retraites, il perçoit par mois une rémunération brute de 10 135 euros et en plus, pour la présidence du Think Tank ''Parallaxe'' de HEP Éducation, 5 368,38 euros net. Plus, rappelons-le, sa retraite.
LaDépèche : « Défendant "un homme qui a une grande rectitude, une grande droiture", et qui "n'a jamais tenté de dissimuler quoi que ce soit", la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a souhaité "qu'il reste au gouvernement" pour "mener à son terme" la réforme des retraites ».
Quelle mauvaise foi : « rectitude », « droiture », « jamais tenté de dissimuler ». Comment peut-on dire de pareilles contre-vérités avec autant d’aplomb, de mépris pour l’intelligence de ceux à qui elle s’adresse ? Madame Ndiaye qui ne sait pas toujours de quoi elle parle, (France Inter 12/12/2019 : les pensions de retraites proportionnelles aux cotisations, le malus annulé après l’âge pivot proposé au moment de la réforme de la retraite en décembre) et qui donne des leçons du haut de son piédestal obtenu après un long parcours sinueux.
Selon l'AFP, qui confirme une information de « Libération », le haut-commissaire aux retraites s'engage à rembourser un total d'environ 123 000 euros perçus au titre de ses fonctions de président du Think Tank Parallaxe, qui dépend du groupe de formation IGS.
Son dossier a été transmis à la justice.
Moralité.
Non ! Non ! Non ! Tous les politiques ne sont pas pourris ! Non ! Arrêtez avec ça.
Un premier ministre s'est suicidé parce que son honnêteté et son honneur avaient été mis en doute.
Un député actuel ne perçoit volontairement qu'une partie de son indemnité correspondant à son ancien salaire.
Les députés d'un parti politique reversent leurs indemnités parlementaires à leur organisation qui les rémunère en fonction de leur ancien emploi.
Beaucoup d'élus de droite, de gauche, sans étiquettes, beaucoup de militants bénévoles sont honnêtes, dévoués et sincères.
C'est vrai qu'un certain nombre d'autres ne résistent pas à la tentation tout comme vous peut être, si vous étiez à leur place, qui sait ?
C'est vrai que parmi ceux qui ont été condamnés par la justice quelques-uns seulement ont fini en prison.
C'est vrai aussi que de plus en plus sont appelés à s'expliquer devant la justice : mis en examen, Sarkozy, Bayrou, Marine Le Pen, Ferrand, Nyssen ; Bayrou, De Sarnez, Goulard témoin assisté Muriel Pénicaud ; soupçonnés Balladur, Thierry Solère ; classé sans suite mais renvoyé en cour d’appel par la cour de cassation, Gérald Darmanin ; etc.
Mais, Non ! Non ! Non ! Tous les politiques ne sont pas pourris !
C'est ce qu'on veut vous faire croire pour que vous ne vous occupiez pas des affaires de la France, de vos affaires.
C'est pour cela que les valeureux gilets jaunes ne voulaient surtout pas se mélanger à aucun parti politique ou syndicat. Du coup ils ont fini par se retrouver désorganisés, isolés, désarmés et aujourd'hui égarés, inefficaces, bientôt inaudibles et inutiles. Dommage.
La surpuissance médiatique des plus riches, soutiens des gouvernants actuels, (rappelez-vous, c'est Bayrou qui l'avait dénoncé), produit un enfumage propagandiste, anesthésiant pour imposer dans l'opinion l'idée que la politique menée est la seule possible et qu'à terme elle aura des résultats, mais plus tard, un jour peut-être.
Ne vous laisser pas endormir.
De tout temps c'est par l'action unitaire, solidaire du plus grand nombre possible que les intérêts des gens, des citoyens ont été satisfaits ou au moins protégés, en France mais partout ailleurs aussi.
Cet article est un peu trop long à mon goût. Je l’ai élagué au maximum pourtant. Or il y a encore tellement d’autres exemples à donner sur les députés, les conseillers, les soutiens de ce « nouveau monde Macronien » comme par exemple les transfuges d’Europe écologie les Verts De Rugy, Pompili, Canfin, Durand.
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